mardi 4 janvier 2011

Ce matin il faisait très froid OU « une toubabou à Zantiébougou chapitre 2 »

Voici un blog que je publie de la part d'Amélie qui se trouve toujours à Zantiébougou:

(le premier paragrahe de cette entrée de blog a été écrit il y a 2
semaines, mais à cause de mon accès à Internet plutôt limité et de
contraintes de temps, le voici finalement publié… Maintenant, ça c’est
déjà un peu réchauffé)

Ce matin, je me suis réveillée frigorifiée! Oui, c’est le mois de
décembre… mais au Mali! Ça prend par surprise! Réveil un peu matinal
pour faire mon jogging, mais tout de même, il ne faisait pas aussi
froid pour mon jogging 3 jours plus tôt. J’ai même eu de la vapeur qui
sortait de la bouche! Mais c’est tout de même un peu agréable pour une
canadienne d’avoir un moment de répit de chaleur. En fait, les écarts
de température sont assez grand en cette période sèche et froide.
Lorsque le soleil est à son zénith, il fait très chaud. Comme c’est la
saison froide, c’est vraiment supportable, c’est comme une journée à
peine trop chaude de juillet, que l’on passe auprès de la piscine
évidemment! Mais dès 19h, jusqu’à 8h le matin, c’est frais comme les
soirées et matinées de juin ou septembre. Il faut se couvrir, mais
beaucoup quand même! La nuit, j’ai parfois besoin de ma grosse
couverte de polar. Une couverte que je n’avais évidemment jamais pensé
à apporter du Canada. Mais j’ai pu hérité d’une grosse couverte à
l’éfigie de la vierge Marie que ma mère d’accueil refusait d’utiliser
de peur de passer pour chrétienne. Assumant ma chrétienneté sans
problème, ça m’a fait une chose de moins à tenter de trouver dans le
grand marché de Bamako.

Car et oui, il m’arrive quand même quelques fois de quitter la brousse
pour venir me ravitailler en ville. Mais souvent, une fin de semaine à
Bamako, c’est une fin de semaine où je me perds et me fâche dans le
grand marché. Ce n’est vraiment pas évident de s’y retrouver et
d’obtenir le bon prix pour mes produits. Mais le marché est quand même
un endroit très intéressant à découvrir. Il y a des dizaines de rues
qui s’entrecroisent, remplies de vendeurs de toutes sortes. Les
produits sont souvent les même d’un vendeur à l’autre. Il y a aussi le
marché rose qui est un grand bâtiment où je n’ai pas encore osé
m’aventurer seule tellement ça ressemble à un labyrinthe. Ce sont des
corridors tellement petits parfois qu’il faut se mettre de côté pour
pouvoir passer. Et une toubabou ne passe pas facilement inaperçue
là-dedans. L’endroit favori des touristes dans le grand marché est
probablement la maison des artisans. Les prix sont un peu chers
considérant le coût pour pouvoir vendre à cet endroit stratégique…
mais pour le plaisir des yeux, ça vaut le coût. C’est un ramassis de
tous les types d’artisanat du Mali. On retrouve même beaucoup de cuir
du Sahel.

Sinon, que dire de mon travail… tout évolue assez vite, selon le
rythme malien. Depuis mon arrivée, nous avons aménagé un local pour la
production de cosmétiques. Donc une petit local envahi de termite est
maintenant garni d’une étagère, de 2 tables, d’un four au pétrole,
d’un frigo (peu utilisé comme ça grugerait toute l’énergie solaire…
mais bien utile dans les heures de grande chaleur pour la conservation
de la crème), et de plein de matériel réservé exclusivement à la
production de cosmétique. Ce qui est un grand avancement car avant
tout ce qui était alimentaire et cosmétique était un peu mélangé. Et
les expérimentation de crèmes se faisaient au charbon, à l’extérieur.
On perdait un temps fou pour installer le matériel à chaque fois et
avec le vent, toute notion de stérilité était un peu relative. Donc
l’apprentie chimiste et/ou cosméticienne en moi est maintenant équipée
d’un joli labo, et les tests vont bon train. La recette de crème se
rapproche de la perfection et les baumes à lèvre se vendent comme des
petites pains chauds en cette saison sèche.

Par rapport à la vie malienne en générale, je me plais bien en
brousse. J’ai l’impression que mon bambara a atteint un point où il ne
s’améliore guère, mais je me surprends quand même à apprendre de
nouvelles expressions de temps en temps et de saisir les grandes
lignes des conversations autour de moi. Mes talents de ménagère
africaine ne s’améliorent pas beaucoup, mais je suis de plus en plus
indifférente aux coquerelles et souris qui se promènent librement dans
ma chambre. J’apprécie énormément mes soirées en famille où l’on «
discute » (considérant mon niveau de bambara, je tiens à mettre le
terme discuter entre guillements) tout en faisant des bracelets de
l’amitié… petit concept de mon enfance que j’ai importé à
Zantiébougou.

Pour la fête de Noël, j’ai préféré célébrer à l’occidentale question
de ne pas trop me sentir nostalgique, mais j’ai promis à ma famille
malienne d’être des leurs pour le nouvel an. Alors, le thème de ma
prochaine entrée de blog sera probablement autour de défoncer l’année
en brousse.

Joyeux Noël en retard et Bonne Année 2011!

vendredi 3 décembre 2010

Présentation de l'AMPJ

Bonjour! Ini tilé!

Je m'appelle Thea et je suis Canadienne anglophone alors soyez patiente s'il vous plait. Mon français est toujours un travail en cours. 


Voilà une petite note pour introduire l'Association malienne pour la promotion des jeunes (AMPJ). Cette dernière s'agit de l'organisation non-gouvernementale auprès de laquelle Amélie, Eric-Stephane et moi travaillons au Mali. Amélie est partie en brusque la semaine passée, mais Eric-Stephane et moi restons sur Bamako pendant les 5 prochains mois.

Notre premier jour de travail était lundi le 22 novembre 2010. Seydou, le directeur de l'AMPJ nous a présenté le bureau et nous a introduit à nos collègues locaux.

Plus tard dans la semaine après que nous nous soyons bien installés, nos mandats nous ont été précisés avec Seydou. D'abord, Eric-Stephane travail avec Khady sur le plan de communication et la recherche de nouveaux partenaires de financement pour l'AMPJ. Ensuite, après que les organisations signaleraient leur intérêt de collaborer avec l'AMPJ, je travaille avec Baba sur le développement de nouveaux projets afin de consolider des partenariats. Enfin, nous espérons qu'à la fin de nos stages l'AMPJ sera mieux connue dans l'environnement local ainsi que global et que nous aurons monté 2 ou 3 nouveaux projets ensemble. 

La plupart de ce travail s'effectue au bureau de l'AMPJ qui est situé dans le quarter Hippodrome de Bamako, mais nous aurons l'occasion d'aller sur le terrain et visiter des projets, ce qui sera bien intéressant. 


Jusqu'à maintenant le boulot se passe assez bien, mais il y a souvent des coupures d'internet, d'eau et d'électricité ce qui empêche des fois notre efficacité. Les coupures arrivent aussi souvent que nos collègues ont surnommé l'Électricité du Mali, "l'Électricité du mal!" 

Néanmoins, malgré ces petits défis, le travail avance et nous avons toujours hâte d'apprendre, d'observer, de développer de nouvelles aptitudes et surtout de s'amuser.

À la prochaine!


Berthé se repose devant le bureau
Eric-Stephane nous montre la porte du bureau de l'AMPJ.
La route où se trouve l'AMPJ, avec les belles collines de Bamako au fond.
Moi au bureau devant mes belles photos du Canada!
Eric-Stephane travail fort comme d'habitude.
Khady travail fort aussi devant un beau tableau en tissu traditionnel.

samedi 27 novembre 2010

Ce matin, 3 chèvres sont entrées dans mon bureau… Ou « Une toubabou à Zantiébougou, 1er chapitre »

Ça fait maintenant 1 semaine que je suis installée à Zantiébougou, petit village de 2000 habitants qui sera mon chez moi pour les 5 prochains mois.

Ça fait aussi 1 semaine que je suis rebaptisée au nom d’Awa Kone.

Que dire de Zantiébougou?

Et bien, malgré le fait qu’il soit le long de la route goudronnée, il n’a toujours pas l’électricité, mais l’attend impatiemment. Mon père d’accueil, le maire, m’a dit que ça devrait arriver la semaine prochaine. En décodant le langage malien, je me dis que peut-être je verrai l’électricité d’ici la fin de mon séjour.

Zantiébougou c’est aussi l’air pur. Après une semaine à m’emboucaner les poumons avec l’air polluée de Bamako, j’ai l’impression de respirer à nouveau. Le soleil est beaucoup plus frappant sans le smog, et les étoiles sont magnifiques, mais vraiment magnifiques. Prendre une douche à la belle étoile en regardant la voie lactée, au mois de novembre, c’est quand même une expérience intéressante!

Zantiébougou c’est aussi beaucoup de bambara (langue locale), donc dans mon cas, beaucoup de mimiques et une bonne capacité d’interprétation. Vraiment, c’est très difficile de communiquer en français et je me sens parfois un peu seule. Mon père d’accueil, considérant ses fonctions de maire, parle assez bien français, une de mes deux mères d’accueil se débrouille, et c’est à peu près tout. Les 150 autres personnes vivant dans ma maison ne me parle qu’en bambara ou peuvent me dire « bonsoir », « ça va », « oui »… Quand je dis 150, ce n’est presque pas exagéré. J’ai encore beaucoup de difficulté à comprendre la généalogie de ma famille, mais il y a les 2 grand-mères, leur 5 fils, avec chacun 1, 2 ou 3 femmes et chacune au moins 1 ou 2 enfants. Et en plus, ils hébergent des enfants des villages voisins qui viennent à l’école à Zantiébougou. Donc tout ça, ça donne pas loin de 50 personnes à la maison!

Zantiébougou, c’est l’accueil et l’hospitalité. Les gens sont très gentils avec moi, même si on ne se comprend presque pas. Il suffit de sortir mes quelques phrases clé de bambara et mon plus beau sourire et ils sont si contents. Et lorsque je m’aventure hors des sentiers battus en bambara, alors je fais leur journée tellement ça les fait rire!

Et mon travail, COPROKAZAN (Coopérative des femmes Productrices de Karité de Zantiébougou)?

Les gestionnaires de la coopérative parlent assez bien français, alors j’en profite pour discuter lorsque je suis au travail!!!

Les femmes des villages voisins, membres de la coopérative, viennent à tour de rôle travailler une semaine à Zantiébougou où elles sont logées. C’est impressionnant de les voir travailler avec leur bambin sur le dos et d’autres enfants qui pleurent ou courent aux alentours.

Le site est assez grand et bien équipée. Il y a l’électricité solaire qui suffit pour faire fonctionner les ordinateurs. Les gens du village viennent utiliser le moulin, la pompe à eau et le photocopieur de la coopérative. Ils appellent même la coopérative « l’usine ». Lorsque je pars travailler, ils disent que je vais à l’usine… ça me fait rire!

Des fois, il y a des chèvres qui entrent dans le bureau…

Mon mandat consiste à développer les produits dérivés du beurre de Karité dans le but de percer de nouveaux marchés. Des recettes de crèmes et de baume à lèvre existent déjà, mais on doit les peaufiner. N’ayant peut de notions de chimie à mon actif, je me suis quand même impressionnée dans mes créations dès la première semaine. C’est un bon début. Le seul problème c’est que pour faire des recherches internet, il faut aller jusqu’à Bougouni, à près de 30 minutes.

Comme j’ai quand même 5 mois et que j’aurai le temps de bien voir le fonctionnement de la coopérative, je vais essayer de voir les restructurations possibles. Déjà avec la gestionnaire responsable, on est entrain de discuter comment réaménager les locaux pour que ce soit plus efficace et ne pas mélanger les produits alimentaires et les produits cosmétiques, une piste à suivre.

Donc une semaine de passée, et encore 18 à venir… J’espère pouvoir arriver à parler bambara, à démystifier tous les membres de ma famille, à pouvoir faire ma lessive sans qu’on se moque de moi, à ne plus frissonner à la vue d’une coquerelle, à préférer le thé sucré au café noir et à bien sûr, atteindre les objectifs de mon mandat. Voici donc mes résolutions pour les prochains mois.

jeudi 18 novembre 2010

AMPJ, Semaine d'intégration

Après quelques heures de vol, un peu de retard et une longue escale à Casa Blanca où on en a profité pour faire un peu de tourisme au centre-ville, nous atterissons finalement en terre malienne vers 2h AM dans la nuit du 13 au 14 novembre. Il ne fait pas trop chaud... c'est une bonne nouvelle! Les directeurs de nos ONGs nous attendent... TRÈS bonne nouvelle! Les séparations avec les 3 stagiaires de Kilabo sont plutôt précipités comme il est très tard et tout le monde, les directeurs de nos ONGs tout comme nous, est fatigué.

Seydou, le directeur de l'AMPJ, nous conduit dans une charmante petite auberge qui deviendra notre maison pour la semaine d'intégration. C'est tenu par un Français et c'est très sympathique et convivial. On profite pleinement de chacune de nos journées et de nos soirées avec nos collègues et nouveaux amis (locaux et expatriés) qui nous font découvrir la vie à Bamako: cours de bambara, visite du grand marché, tournée à la banque, vie en famille, spectacle de musique malienne, nourriture traditionnelle, etc. Cette semaine d'intégration nous permettra donc d'être beaucoup plus à l'aise lorsque nous partirons dans nos familles d'accueil et commencerons à travailler dans quelques jours.


Souper ivoirien à l'auberge
Nous avons également eu beaucoup de chance puisque nous sommes arrivées quelques jours seulement avant la grande fête de Tabaski, fête du mouton. C'est une fête musulmane très importante qui se célèbre environ 40 jours après la fin du Ramadan. La Tabaski au Mali, c'est comme Noël au Québec: toute la famille se réunit, tout le monde est bien habillé, et on mange pendant toute la journée. Nous avons donc été invité dans le famille de Khady, une des employées de l'AMPJ et avons assisté à toutes les étapes de la fête: égorgement des moutons le matin, le dépeçage, la préparation, et évidemment nous avons mangé... Nous avons mangé du mouton sous toutes ses formes: brochettes de foie, à la vapeur dans des pâtes, des côtelettes braisées, etc. Ce fut délicieux, et la façons dont nous avons été reçus nous démontre également la grandeur de l'hospitalité malienne!

Les hommes prient avant d'égorger le mouton
Les hommes qui discutent et les femmes qui préparent en arrière

Thea jouant dans le sang de mouton pour préparer les morceaux
pour les brochettes de foie
 
Amélie et Thea préparant les brochettes

Eric et ses nouveaux amis



Amélie et Théa et leurs amis

dimanche 7 novembre 2010

Présentation des stagiaires

Association Malienne pour la Promotion des Jeunes (AMPJ)
  • Eric-Stéphane Kouassi: Il sera au siège sociale de l'AMPJ, à Bamako, et travaillera auprès des partenaires et des plans de communication
  • Thea Wingert: Également au siège sociale, elle sera plutôt responsable du développement des nouveaux projets de l'AMPJ.
  • Amélie St-Amant-Ringuette: Elle travaillera auprès d'une coopérative de femmes productrices de Karité, COPROKAZAN, dans la commune de Zantiébougou.

Kilabo

  • Alexandre Guérin:
  • Lisa Oddy:
  • Cameron Trenfield: